Quelle ville demain ? Ville ou campagne ?
On continue toujours à parler de densité et d’étalement urbain. De plus le virus COVID19 est une bonne occasion pour non seulement critiquer la ville dense, mais de promouvoir la maison individuelle à la campagne en dehors de la ville.
Or cette pandémie fait aussi ressortir le besoin d’être ensemble, de se parler, de se voir. En fait la ville est partout, dans une société de la mobilité, les limites territoriales sont floues. Ce qui est important c’est de pouvoir choisir l’espace où l’on veut vivre en fonction de ses désirs et de ses contraintes. On peut aimer la ville dense, les centres-villes, le péri- central, la périphérie, vivre dans un appartement, dans une maison, avoir un jardin, vouloir se déplacer en voiture , en TCSP ou en vélo ou les trois à la fois selon les possibilités. Il faut arrêter de montrer du doigt la ville comme si la campagne était mieux.
La ville a été la conquête de la liberté et de l’anonymat. La ville est multiple. Elle à la fois un et multiple. C’est cela qu’il faut préserver. Ensuite il n’y a pas de dichotomie entre l’urbain et la campagne. Tout appartient à la ville que nous appelons à Rennes la ville archipel qui intègre l’ensemble de l’espace urbain et rural et permet de préserver sur la métropole 78% du territoire pour l’agriculture et la nature. Le passage d’une société sédentaire à une société de la mobilité rend les limites territoriales floues. Alors la notion de densité prend une tout autre dimension dans le respect de cette campagne. Si l’on rajoute aussi les évolutions des modes de vie et le vieillissement. La densité urbaine permet d’avoir proche de chez soi les services publics et privés qui permettent de vivre le plus longtemps possible libre et indépendant. C’est dans la diversité des produit habitats (au nombre de 14 dans le PLH de la métropole rennaise) que se trouve la solution avec une vraie politique foncière pour permettre à chacune et chacun de choisir son espace sans opposer les territoires entre eux.
La question que la pandémie pose est plutôt ce que le philosophe Harmunt Rosa qui va plus loin quand il pose la question du contrôle du monde par l’homme. « Mais alors que toutes les expériences et les richesses potentielles de l'existence gisent à notre portée, elles se dérobent soudain à nous. Le monde se referme mystérieusement ; il devient illisible et muet. Le désastre écologique montre que la conquête de notre environnement façonne un milieu hostile. Le surgissement de crises erratiques révèle l'inanité d'une volonté de contrôle débouchant sur un chaos généralisé. Et, à mesure que les promesses d'épanouissement se muent en injonctions de réussite et nos désirs en cycles infinis de frustrations, la maîtrise de nos propres vies nous échappe »
Garder la maîtrise de nos propres vies, voilà la question fondamentale qui nous est posée, il me semble.
Jean-Yves Chapuis, urbaniste, sociologue élu rennais de 1983 à 2014, ancien adjoint à l’urbanisme de Rennes et ancien vice-président à la Métropole et directeur de l’école d’architecture de Rennes. Aujourd’hui consultant en stratégie urbaine.
Or cette pandémie fait aussi ressortir le besoin d’être ensemble, de se parler, de se voir. En fait la ville est partout, dans une société de la mobilité, les limites territoriales sont floues. Ce qui est important c’est de pouvoir choisir l’espace où l’on veut vivre en fonction de ses désirs et de ses contraintes. On peut aimer la ville dense, les centres-villes, le péri- central, la périphérie, vivre dans un appartement, dans une maison, avoir un jardin, vouloir se déplacer en voiture , en TCSP ou en vélo ou les trois à la fois selon les possibilités. Il faut arrêter de montrer du doigt la ville comme si la campagne était mieux.
La ville a été la conquête de la liberté et de l’anonymat. La ville est multiple. Elle à la fois un et multiple. C’est cela qu’il faut préserver. Ensuite il n’y a pas de dichotomie entre l’urbain et la campagne. Tout appartient à la ville que nous appelons à Rennes la ville archipel qui intègre l’ensemble de l’espace urbain et rural et permet de préserver sur la métropole 78% du territoire pour l’agriculture et la nature. Le passage d’une société sédentaire à une société de la mobilité rend les limites territoriales floues. Alors la notion de densité prend une tout autre dimension dans le respect de cette campagne. Si l’on rajoute aussi les évolutions des modes de vie et le vieillissement. La densité urbaine permet d’avoir proche de chez soi les services publics et privés qui permettent de vivre le plus longtemps possible libre et indépendant. C’est dans la diversité des produit habitats (au nombre de 14 dans le PLH de la métropole rennaise) que se trouve la solution avec une vraie politique foncière pour permettre à chacune et chacun de choisir son espace sans opposer les territoires entre eux.
La question que la pandémie pose est plutôt ce que le philosophe Harmunt Rosa qui va plus loin quand il pose la question du contrôle du monde par l’homme. « Mais alors que toutes les expériences et les richesses potentielles de l'existence gisent à notre portée, elles se dérobent soudain à nous. Le monde se referme mystérieusement ; il devient illisible et muet. Le désastre écologique montre que la conquête de notre environnement façonne un milieu hostile. Le surgissement de crises erratiques révèle l'inanité d'une volonté de contrôle débouchant sur un chaos généralisé. Et, à mesure que les promesses d'épanouissement se muent en injonctions de réussite et nos désirs en cycles infinis de frustrations, la maîtrise de nos propres vies nous échappe »
Garder la maîtrise de nos propres vies, voilà la question fondamentale qui nous est posée, il me semble.
Jean-Yves Chapuis, urbaniste, sociologue élu rennais de 1983 à 2014, ancien adjoint à l’urbanisme de Rennes et ancien vice-président à la Métropole et directeur de l’école d’architecture de Rennes. Aujourd’hui consultant en stratégie urbaine.
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