Espace
La densité est à la mode, pour préserver des espaces, et réduire le besoin de transports. L’espace est devenu une denrée rare. Mais attention de ne pas sacrifier la qualité de vie et la santé.
L’être humain est un primate, il a besoin d’espaces. Depuis qu’il a quitté son Arbre, auprès duquel il vivait heureux si l’on en croit Georges Brassens, il a besoin de parcourir des Kilomètres. D’ailleurs les études le disent, pour rester en bonne Santé, il faut bouger, notre corps en a besoin, il a été configuré pour cela. Marchez, faites du Vélo, ce sera bon pour vous comme ce sera bon pour la planète.
Pas de problème majeur pour bouger dans les Campagnes, mais qu’en est-il dans les Villes ? Il faut qu’elles le permettent. On peut parler d’Ergonomie. Celle de la ville vous permet-elle de vous déplacer sans motorisation ? Dans certains cas, des axes routiers ou des voies de chemin de fer empêchent les circulations dites douces de se déployer comme elles devraient. Sans parler de la sécurité des vélos en stationnement, qui conduit des adeptes à changer de mode de déplacement. Monter son vélo, sur son dos, pour le garer sur son balcon n’est pas très enthousiasmant, même si ça fait bouger !
Les enfants sont particulièrement sensibles à la physionomie de la ville. Peuvent-ils aller à l’Ecole à pied, peuvent-ils courir et se dépenser tout leur saoul en sortant de l’école ? La ville durable est accueillante pour tous les âges, et répond aux besoins physiologiques de chacun. Les personnes âgées ont, elles aussi, besoin d’espaces pour bouger, c’est important pour se maintenir en forme, mais ils ont leur rythme, elles ne peuvent traverser les grandes avenues aussi vite que les plus jeunes. L’aménagement des rues et des passages protégés doit le prévoir. Il faut aussi qu’elles puissent se reposer de Temps en temps, et qu’elles trouvent des Bancs sur leur parcours.
En plus d’être fonctionnels, ces espaces doivent être avenants. Ce doit être un Plaisir de les fréquenter, protégés des Vents les plus violents, offrant ombre et Soleil selon les saisons et les heures de la journée, conjuguant Calme et animation. Des lieux de rencontre, aussi, où les enfants retrouvent leurs copains, comme les parents ou leurs grands-parents, les joueurs d’Echecs, etc. Les espaces publics doivent être des prolongements naturels des espaces privés, notamment des logements qui sont souvent Petits, de plus en plus petits.
Le Conseil national du débat pour la transition énergétique semble même envisager de limiter la Surface des appartements, réputés trop grands. Les avantages donnés en termes de surface de plancher pour les constructions performantes on eu notamment cet effet pervers : au lieu de favoriser la densité, ils ont incité à construire plus grand, reprenant ainsi côté surface les Economies d’énergie obtenues côté Qualité constructive. Les Consommations liées au chauffage sont proportionnelles au nombre de Mètres carrés, mais faut-il pour autant réduire l’espace de vie des familles ? Beaucoup de considérations y conduisent : Des appartements plus petits sont moins Chers à l’unité, on peut en mettre plus sur la même surface au Sol, ce qui favorise la fameuse densité. S’y ajoute la réglementation en faveur des handicapés. La structure des logements change, pour assurer la Mobilité partout, et les plus grandes pièces, dites « à vivre », en sont réduites d’autant.
Il y a la surface officielle, mesurée, loi Carrez, ou SHON ou « utile », et il y a la surface Vécue, le sentiment d’être au large ou à l’étroit. Une perception très variable selon le mode de vie, selon le temps que l’on passe chez soi, la nature des occupations. Un élément très important pour la qualité de vie, y compris la santé, Physique ou mentale.
Peut-on surmonter cette contradiction, offrir des espaces généreux en réduisant les surfaces construites ? On pense à des salles collectives, que chacun peut s’approprier, et qui vont alors compter plusieurs fois. Il faut juste que les utilisateurs s’accordent sur la manière des les utiliser, ce qui n’est pas toujours simple.
Il ya aussi les logements à géométrie variable, qui permettent d’ajuster la taille du logement aux différents besoins, variables au cours de la vie. Combien de personnes, qui ne souhaitent pas déménager, restent dans des appartements trop grands après le départ de leurs enfants ? Autant de grandes surfaces retirées du marché, et qui feraient des heureux chez les jeunes parents. Le concept de parcours résidentiel est également évoqué : Le principe consiste à assurer différents changements de logement en fonction des besoins au cours de la vie, dans le même pâté de maison, ou la même résidence. Une formule qui permettrait en outre d’intégrer les exigences de l’âge ou du handicap, en allant jusqu’à la maison médicalisée.
L’espace est une denrée rare, dont il faut faire bon Usage. C’est dire l’importance de la qualité de son aménagement, à l’intérieur comme à l’extérieur, tant au plan de l’ergonomie que des aménités. Pour répondre aux besoins du corps et de l’esprit.
Chronique mise en ligne le 26 avril 2013
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