Démographie, climat et alimentation mondiale

Démographie, climat et alimentation mondiale
Sous la direction de Henri Léridon et Ghislain de Marsily
Académie des sciences
Rapport sur la science et la technologie numéro 32, février 2011

     

« Voici le livre que j'attendais » dit d'entrée de jeu Érik Orsenna, dans la préface. Un livre de référence, donc, au carrefour de trois préoccupations majeures, la démographie, le climat et l'alimentation mondiale. Trois domaines qui interfèrent les uns avec les autres, et qui demandent donc une vue d'ensemble. La voilà, dirigée par deux experts en ces matières, Henri Léridon et Ghislain de Marsily, entourés d'un panel de personnalités scientifiques qui font autorité chacune dans leur domaine. Du solide, donc, sur un sujet majeur.

Deux parties dans cet ouvrage. Une sorte d'état des lieux, baptisée « contraintes » où il est fait le  point de l'évolution démographique, des impacts réciproques du réchauffement climatique et de la production agricole, des besoins alimentaires et de la biodiversité. Une seconde qui propose un bilan prospectif à 2050, en explorant plusieurs scénarios. Cinq grands thèmes permettent de synthétiser ces travaux, avec des recommandations qui concernent la France, l'Europe, le monde entier sans oublier la recherche qui se trouve ainsi interpellée : l’alimentation, la démographie, l’économie, la production et la gestion des crises.
Au total une approche volontariste. L'équilibre est possible à condition d'aller le chercher. 26 recommandations pour y parvenir, touchant aux modèles alimentaires et à l'organisation des échanges commerciaux, au soutien de la petite exploitation vivrière et au programme d'aide alimentaire mondiale, etc. Un ouvrage bourré d'informations précises et vérifiées, pétri d'intelligence, ce qui lui permet de relativiser et d'échapper aux approches dogmatiques, sans pour autant s'interdire des recommandations fortes et parfois dérangeantes, comme sur la question des réfugiés climatiques.
Si l'Académie des sciences n'existait pas, il faudrait l'inventer.