Rénovation
Mettre notre société en ordre de marche pour affronter les défis du XXIe siècle. Voilà une bonne feuille de route, qui touche notamment le bâtiment, au centre des enjeux climatique, avec un maître-mot : rénovation.
Le bâtiment, et plus particulièrement le logement et les locaux tertiaires, constituent un enjeu majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique. Il consomme en France une petite moitié de l’énergie, et produit un quart des gaz à effet de serre. Mais son empreinte va bien au-delà. Lieu de vie et de travail, le bâtiment conditionne notre qualité de vie : santé, vie sociale, productivité du travail, résultats scolaires, équilibre psychique, etc. et il pèse lourd dans notre pouvoir d’achat. Malgré l’importance du défi climatique, ce serait une erreur de réduire la politique de la construction à cet unique aspect. Il est beaucoup plus vaste, et le volet « climat » n’est sans doute pas le premier perçu par les habitants, qui privilégient pour leur logement leur confort et leur statut social (1).
Nous avons besoin d’un parc immobilier plus performant, mais aussi plus accueillant, plus adaptable aux modes de vie et à leur diversité. Ajoutons la pénurie de logements qui sévit dans certaines régions. Il faut construire plus et plus vite. Les chiffres qui sont évoqués sont impressionnants, de l’ordre de 400 000 logements neufs par an. N’oublions pas cependant que l’essentiel du parc est celui construit au fil des années et même des siècles. Leur rénovation est un enjeu majeur. La tentation est forte, parfois, de faire place nette, et de détruire les bâtiments anciens, véritables « passoires à calories », et de les remplacer par du neuf, conforme aux exigences d’aujourd’hui.
Il faudra s’y résoudre ici et là, mais gardons-nous d’en faire une politique générale, « rouleau compresseur », et cela pour de nombreuses raisons. Sociologiques, urbanistiques et environnementale notamment. La démolition d’ensembles très dégradés est toujours douloureuse pour les vieux habitants, qui y ont passé leur vie, y ont leurs réseaux relationnels, leurs circuits d’approvisionnement, leurs pratiques quotidiennes. Dans de nombreuses localités, les « maisons de ville », qui faisaient jadis l’orgueil des centres anciens et leur apportait une certaine noblesse, sont délaissées au profit de pavillons neufs à la périphérie. Il est vrai que ces maisons ne sont plus adaptées aux besoins d’aujourd’hui, ni à la composition des familles, mais elles constituent un patrimoine, une mémoire, elles donnent leur identité à ces villes et ces villages. Leur abandon se paye au prix fort en matière de vie locale et de dynamisme économique.
Le prix environnemental s’y ajoute, avec la consommation d’espace et de matériaux. Espaces, en provoquant une artificialisation supplémentaire des sols, et en matériaux car la rénovation est bien moins gourmande que la construction neuve. Un rapport de 1 à 10 et parfois bien plus selon les types de logements et les matériaux considérés selon une récente étude de l’ADEME (2). Avec une charge en énergie et en carbone en plus de l’impact propre de l’extraction, de la transformation et du transport des ressources exploitées.
Notre parc immobilier est ancien. Hérité d’autres époques, où les modes de vie et la composition des familles étaient très différents de ceux d’aujourd’hui. Eléments de confort et d’hygiène, taille des pièces, organisation même les locaux, il faut se mettre à jour. Cela a été fait dans une large mesure, spontanément, mais souvent sans vue d’ensemble, et avec de nombreuses contraintes, techniques et juridiques. Comment remettre dans le circuit les « maisons de ville », jadis objets de fierté, devenues obsolètes, inchauffables, avec des espaces perdus, mal isolées acoustiquement, etc. alors qu’elles sont un atout essentiel pour la vitalité des centres délaissés ?
Contrairement à nos voisins Allemands ou Suisses, les Français investissent peu pour leur logement, pour assurer sa maintenance et l’améliorer en continu. Peut-être la loi de 1948, pour ce qui est du parc locatif, a-t-elle contribué à cette désaffection. Toujours est-il qu’il y a un retard considérable à rattraper pour introduire la modernité dans de nombreux logements, individuels ou collectifs. Mentionnons la « révolution numérique », qui conduit à revoir l’organisation de nos maisons et de nos appartements, pour permettre le télétravail par exemple. La rénovation des logements permet en outre de lutter contre la précarité énergétique, dont le coût social est bien supérieur à celui des travaux de mise aux normes.
Le défi climatique exige un effort considérable de rénovation des bâtiments, profitons-en pour leur donner une nouvelle jeunesse, et offrir un cadre de vie conforme aux aspirations de XXIe siècle. Ce sera bon pour le climat, mais aussi pour la vie quotidienne des Français, lesquels seront ainsi motivés pour agir pour la planète. Un cercle vertueux qu’il serait dommage de ne pas activer.
Le bâtiment, et plus particulièrement le logement et les locaux tertiaires, constituent un enjeu majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique. Il consomme en France une petite moitié de l’énergie, et produit un quart des gaz à effet de serre. Mais son empreinte va bien au-delà. Lieu de vie et de travail, le bâtiment conditionne notre qualité de vie : santé, vie sociale, productivité du travail, résultats scolaires, équilibre psychique, etc. et il pèse lourd dans notre pouvoir d’achat. Malgré l’importance du défi climatique, ce serait une erreur de réduire la politique de la construction à cet unique aspect. Il est beaucoup plus vaste, et le volet « climat » n’est sans doute pas le premier perçu par les habitants, qui privilégient pour leur logement leur confort et leur statut social (1).
Nous avons besoin d’un parc immobilier plus performant, mais aussi plus accueillant, plus adaptable aux modes de vie et à leur diversité. Ajoutons la pénurie de logements qui sévit dans certaines régions. Il faut construire plus et plus vite. Les chiffres qui sont évoqués sont impressionnants, de l’ordre de 400 000 logements neufs par an. N’oublions pas cependant que l’essentiel du parc est celui construit au fil des années et même des siècles. Leur rénovation est un enjeu majeur. La tentation est forte, parfois, de faire place nette, et de détruire les bâtiments anciens, véritables « passoires à calories », et de les remplacer par du neuf, conforme aux exigences d’aujourd’hui.
Il faudra s’y résoudre ici et là, mais gardons-nous d’en faire une politique générale, « rouleau compresseur », et cela pour de nombreuses raisons. Sociologiques, urbanistiques et environnementale notamment. La démolition d’ensembles très dégradés est toujours douloureuse pour les vieux habitants, qui y ont passé leur vie, y ont leurs réseaux relationnels, leurs circuits d’approvisionnement, leurs pratiques quotidiennes. Dans de nombreuses localités, les « maisons de ville », qui faisaient jadis l’orgueil des centres anciens et leur apportait une certaine noblesse, sont délaissées au profit de pavillons neufs à la périphérie. Il est vrai que ces maisons ne sont plus adaptées aux besoins d’aujourd’hui, ni à la composition des familles, mais elles constituent un patrimoine, une mémoire, elles donnent leur identité à ces villes et ces villages. Leur abandon se paye au prix fort en matière de vie locale et de dynamisme économique.
Le prix environnemental s’y ajoute, avec la consommation d’espace et de matériaux. Espaces, en provoquant une artificialisation supplémentaire des sols, et en matériaux car la rénovation est bien moins gourmande que la construction neuve. Un rapport de 1 à 10 et parfois bien plus selon les types de logements et les matériaux considérés selon une récente étude de l’ADEME (2). Avec une charge en énergie et en carbone en plus de l’impact propre de l’extraction, de la transformation et du transport des ressources exploitées.
Notre parc immobilier est ancien. Hérité d’autres époques, où les modes de vie et la composition des familles étaient très différents de ceux d’aujourd’hui. Eléments de confort et d’hygiène, taille des pièces, organisation même les locaux, il faut se mettre à jour. Cela a été fait dans une large mesure, spontanément, mais souvent sans vue d’ensemble, et avec de nombreuses contraintes, techniques et juridiques. Comment remettre dans le circuit les « maisons de ville », jadis objets de fierté, devenues obsolètes, inchauffables, avec des espaces perdus, mal isolées acoustiquement, etc. alors qu’elles sont un atout essentiel pour la vitalité des centres délaissés ?
Contrairement à nos voisins Allemands ou Suisses, les Français investissent peu pour leur logement, pour assurer sa maintenance et l’améliorer en continu. Peut-être la loi de 1948, pour ce qui est du parc locatif, a-t-elle contribué à cette désaffection. Toujours est-il qu’il y a un retard considérable à rattraper pour introduire la modernité dans de nombreux logements, individuels ou collectifs. Mentionnons la « révolution numérique », qui conduit à revoir l’organisation de nos maisons et de nos appartements, pour permettre le télétravail par exemple. La rénovation des logements permet en outre de lutter contre la précarité énergétique, dont le coût social est bien supérieur à celui des travaux de mise aux normes.
Le défi climatique exige un effort considérable de rénovation des bâtiments, profitons-en pour leur donner une nouvelle jeunesse, et offrir un cadre de vie conforme aux aspirations de XXIe siècle. Ce sera bon pour le climat, mais aussi pour la vie quotidienne des Français, lesquels seront ainsi motivés pour agir pour la planète. Un cercle vertueux qu’il serait dommage de ne pas activer.
1 - Voir à ce sujet le mot Marketing dans le dictionnaire du développement durable
Photo Maria Orlova - Unsplash
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