Alerte
Un esprit alerte, et un sens de l’alerte face aux imprévus et aux événements fâcheux qui peuvent nous toucher, voilà deux approches du mot alerte, adjectif et nom commun, bienvenues pour avancer sur le voie du développement durable.
La recherche de nouveaux modes de développement nécessite un esprit ouvert, sans idées préconçues, et surtout alerte : capacité d’écoute, réactivité, vivacité, imagination, créativité, autant de qualités bien utiles pour explorer les futurs, et ouvrir le champ du possible.
Alerte est un adjectif, c’est aussi un nom commun, qui trouve toute sa place dans l’univers du développement durable. Le monde bouge, parfois en bien mais aussi en mal, avec des dangers qu’il faut bien identifier pour y faire face. Ce sont des dangers au long cours, comme le réchauffement climatique ou l’appauvrissement de la biodiversité, ce sont aussi des dangers soudains, comme le réveil du volcan de Pompéi, ou les tremblements de terre dans les Abruzzes, pour faire honneur à la péninsule italique, un honneur dont elle se serait bien passé. Ce sont des dangers physiques, comme ceux évoqués ci-dessus, ou des dangers de société, comme la dégradation continue des conditions de vie de certaines populations, ou la montée d’un sentiment d’injustice. L’accumulation de rancœurs est souvent perceptible grâce à des signaux, des comportements.
L’observation et l’écoute permettent de donner l’alerte. Celle-ci n’est pas toujours perçue, volontairement ou non. Il arrive que les signaux ne soient pas entendus, jusqu’au déclenchement d’évènements redoutables : sècheresses et cyclones pour l’effet de serre, révolutions et troubles sociaux pour les problèmes de société. Cassandre a beau donner l’alerte, elle n’est pas crue.
La décision de Donald Trump de se retirer de l’accord de Paris sur le climat est une forme d’alerte, qui pourrait être salvatrice. Elle provoque des réactions qu’aucune Cassandre n’aurait pu obtenir. Tout d’abord, de nombreux signataires de l’accord annoncent qu’ils vont redoubler d’ardeur. Mais aussi et surtout, l’approche et le discours ont changé : la lutte contre l’effet de serre est bonne pour l’économie ! Il était temps. Le mot « fardeau », si fâcheux, semble écarté. Enfin ! L’alerte Trump aura produit cet effet, réjouissons-nous.
L’alerte est inséparable de la prévention. Cette dernière est nécessaire, mais elle ne peut être absolue, le risque zéro n’existe pas. Pour se préserver du risque que l’on n’a pas su prévenir, il y a l’alerte, qui permet de fuir ou de lancer des mesures de protection, comme une vaccination ou l’appel à des secours.
L’alerte connait un succès d’estime avec le concept de « lanceur d’alerte ». Il y a mille manières de lancer une alerte. Parfois, c’est une association qui est à l’œuvre. Une association de consommateurs qui alerte sur tel ou tel produit, une association de parents d’élèves qui s’indigne d’une absence de professeurs, une association d’environnement qui s’inquiète de la pollution de l’air, etc. L’alerte touche souvent de petits problèmes, ceux de la vie quotidienne, dont l’accumulation finit par faire mal. Elle touche aussi des problèmes graves, de santé notamment. En France, la question s’est posée principalement à partie de trois scandales sanitaires : le sang contaminé, l’amiante et la vache folle.
Les associations sont dans leur objet quand elles dénoncent une situation ou des pratiques inacceptables. Elles courent des risques juridiques, et doivent parfois répondre devant les tribunaux d’affirmations insuffisamment étayées. C’est dans l’ordre des choses. Quand le lanceur d’alerte est dans l’entreprises en cause, le problème est bien plus délicat. Il est immédiatement traité de traitre, est mis au placard ou licencié pour faute grave. Bref, il est fragile, et rapidement dissuadé de continuer à dénoncer les pratiques dont il est témoin, voire le responsable dans le cadre de son entreprise. Le statut du lanceur d’alerte a été imaginé pour protéger ceux qui ont le courage de dénoncer ce qui se passe au sein de leur entreprise. La première loi en la matière, intitulée False Claim Act, a été votée aux Etats Unis en 1863, pendant la guerre de sécession, pour éviter des fraudes chez les fournisseurs de l’Etat. Plus récemment, plusieurs lois sont venues compléter le dispositif, en 2008 et 2010 notamment. En France, c’est dans les années 1990 que la préoccupation prend forme, et c’est la loi dite Sapin II qui conclut en 2016 sa traduction législative.
Elle organise la procédure de signalement d’une pratique condamnable au sein de l’entreprise. La difficulté demeure de déterminer ce qui doit être dénoncé. Pas de problème pour une fraude manifeste ou le non-respect de lois. Mais il s’agit souvent de comportements non codifiés par la loi. Le fonctionnement au quotidien de l’entreprise, par exemple, est contraire aux valeurs qu’elle affiche. Le lanceur d’alerte vit souvent un drame personnel, déchiré qu’il est entre la loyauté vis-à-vis de son entreprise, ses collègues, ses intérêts personnels d’un côté, et sa loyauté à des valeurs collectives qu’il souhaite défendre par ailleurs. La loi du silence est aussi un obstacle redoutable, d’autant plus que le silence sur les pratiques répréhensibles est partagé, et que la « dénonciation » n’a pas bonne presse. Il en faut du courage pour rompre un tel consensus.
L’alerte est présente de mille manières dans l’univers du développement durable. Alerte face à des évènements, tantôt imprévisibles, tantôt fruit de longues périodes d’inaction. Alerte face à des pratiques répréhensibles ou des choix dangereux. Dans tous les cas, une capacité de réaction à des dangers de nature diverse, pour assurer la résilience de la société ou de telle ou telle entreprise, dans la vie quotidienne ou dans la construction de l’avenir.
La recherche de nouveaux modes de développement nécessite un esprit ouvert, sans idées préconçues, et surtout alerte : capacité d’écoute, réactivité, vivacité, imagination, créativité, autant de qualités bien utiles pour explorer les futurs, et ouvrir le champ du possible.
Alerte est un adjectif, c’est aussi un nom commun, qui trouve toute sa place dans l’univers du développement durable. Le monde bouge, parfois en bien mais aussi en mal, avec des dangers qu’il faut bien identifier pour y faire face. Ce sont des dangers au long cours, comme le réchauffement climatique ou l’appauvrissement de la biodiversité, ce sont aussi des dangers soudains, comme le réveil du volcan de Pompéi, ou les tremblements de terre dans les Abruzzes, pour faire honneur à la péninsule italique, un honneur dont elle se serait bien passé. Ce sont des dangers physiques, comme ceux évoqués ci-dessus, ou des dangers de société, comme la dégradation continue des conditions de vie de certaines populations, ou la montée d’un sentiment d’injustice. L’accumulation de rancœurs est souvent perceptible grâce à des signaux, des comportements.
L’observation et l’écoute permettent de donner l’alerte. Celle-ci n’est pas toujours perçue, volontairement ou non. Il arrive que les signaux ne soient pas entendus, jusqu’au déclenchement d’évènements redoutables : sècheresses et cyclones pour l’effet de serre, révolutions et troubles sociaux pour les problèmes de société. Cassandre a beau donner l’alerte, elle n’est pas crue.
La décision de Donald Trump de se retirer de l’accord de Paris sur le climat est une forme d’alerte, qui pourrait être salvatrice. Elle provoque des réactions qu’aucune Cassandre n’aurait pu obtenir. Tout d’abord, de nombreux signataires de l’accord annoncent qu’ils vont redoubler d’ardeur. Mais aussi et surtout, l’approche et le discours ont changé : la lutte contre l’effet de serre est bonne pour l’économie ! Il était temps. Le mot « fardeau », si fâcheux, semble écarté. Enfin ! L’alerte Trump aura produit cet effet, réjouissons-nous.
L’alerte est inséparable de la prévention. Cette dernière est nécessaire, mais elle ne peut être absolue, le risque zéro n’existe pas. Pour se préserver du risque que l’on n’a pas su prévenir, il y a l’alerte, qui permet de fuir ou de lancer des mesures de protection, comme une vaccination ou l’appel à des secours.
L’alerte connait un succès d’estime avec le concept de « lanceur d’alerte ». Il y a mille manières de lancer une alerte. Parfois, c’est une association qui est à l’œuvre. Une association de consommateurs qui alerte sur tel ou tel produit, une association de parents d’élèves qui s’indigne d’une absence de professeurs, une association d’environnement qui s’inquiète de la pollution de l’air, etc. L’alerte touche souvent de petits problèmes, ceux de la vie quotidienne, dont l’accumulation finit par faire mal. Elle touche aussi des problèmes graves, de santé notamment. En France, la question s’est posée principalement à partie de trois scandales sanitaires : le sang contaminé, l’amiante et la vache folle.
Les associations sont dans leur objet quand elles dénoncent une situation ou des pratiques inacceptables. Elles courent des risques juridiques, et doivent parfois répondre devant les tribunaux d’affirmations insuffisamment étayées. C’est dans l’ordre des choses. Quand le lanceur d’alerte est dans l’entreprises en cause, le problème est bien plus délicat. Il est immédiatement traité de traitre, est mis au placard ou licencié pour faute grave. Bref, il est fragile, et rapidement dissuadé de continuer à dénoncer les pratiques dont il est témoin, voire le responsable dans le cadre de son entreprise. Le statut du lanceur d’alerte a été imaginé pour protéger ceux qui ont le courage de dénoncer ce qui se passe au sein de leur entreprise. La première loi en la matière, intitulée False Claim Act, a été votée aux Etats Unis en 1863, pendant la guerre de sécession, pour éviter des fraudes chez les fournisseurs de l’Etat. Plus récemment, plusieurs lois sont venues compléter le dispositif, en 2008 et 2010 notamment. En France, c’est dans les années 1990 que la préoccupation prend forme, et c’est la loi dite Sapin II qui conclut en 2016 sa traduction législative.
Elle organise la procédure de signalement d’une pratique condamnable au sein de l’entreprise. La difficulté demeure de déterminer ce qui doit être dénoncé. Pas de problème pour une fraude manifeste ou le non-respect de lois. Mais il s’agit souvent de comportements non codifiés par la loi. Le fonctionnement au quotidien de l’entreprise, par exemple, est contraire aux valeurs qu’elle affiche. Le lanceur d’alerte vit souvent un drame personnel, déchiré qu’il est entre la loyauté vis-à-vis de son entreprise, ses collègues, ses intérêts personnels d’un côté, et sa loyauté à des valeurs collectives qu’il souhaite défendre par ailleurs. La loi du silence est aussi un obstacle redoutable, d’autant plus que le silence sur les pratiques répréhensibles est partagé, et que la « dénonciation » n’a pas bonne presse. Il en faut du courage pour rompre un tel consensus.
L’alerte est présente de mille manières dans l’univers du développement durable. Alerte face à des évènements, tantôt imprévisibles, tantôt fruit de longues périodes d’inaction. Alerte face à des pratiques répréhensibles ou des choix dangereux. Dans tous les cas, une capacité de réaction à des dangers de nature diverse, pour assurer la résilience de la société ou de telle ou telle entreprise, dans la vie quotidienne ou dans la construction de l’avenir.
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