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Entre kolkhoze, kibboutz et docteur Knock ?

En forêt, quelle démarche territoriale choisir, entre kolkhoze, kibboutz, et docteur Knock ?

En Haute Loire, la structure foncière est encore plus éclatée que sur le reste du territoire métropolitain. Regrouper des parcelles est nécessaire, pour arriver à gérer bien des massifs en déshérence, pour susciter l’intérêt des petits propriétaires, pour soutenir l’activité forestière. Quelle approche retenir pour engager une démarche territoriale ? Trois peuvent être distinguées, qui pourraient être réparties entre le « kolkhoze », le « kibboutz » ou le « docteur Knock ».
Comment choisir entre ces trois K ?
En forêt, les démarches territoriales sont engagées, au niveau d’un massif, pour inciter des propriétaires forestiers mal informés, négligents, éloignés, le plus souvent détenteurs d’un patrimoine boisé de faible surface, à se décider pour des actes de gestion. Ceux-ci sont le plus souvent une coupe, l’outil principal du forestier restant, de nos jours, la scie à chaîne.
Diverses procédures peuvent y correspondre : charte de parc naturel régional, charte forestière de territoire, plan d’approvisionnement territorial, plan de développement de massif, plus récemment programme local d’aménagement forestier, etc.
Cette animation de développement local est en général inspirée par les responsables politiques locaux (kolkhoze) ou par un collectif de propriétaires (kibboutz) cherchant à organiser un regroupement des propriétaires,
Mais, de manière balbutiante, dans les Alpes de Haute Provence ou en Livradois, par exemple, elle peut aussi être fondée sur la démarche commerciale d'un prestataire

de services, qui sait adapter ses offres aux désirs multiples de ses clients potentiels, et qui réussit à regrouper sur un « massif » ces propriétaires. À l’image du docteur Knock, qui a insisté jusqu'à ce que le "hameau de Chabrières" accepte que ses habitants fassent appel à ses services.
En promouvant cette démarche, nous pourrions avoir des « jardiniers de la forêt » qui collectent au niveau d'un hameau, oserai-je dire d'une section, les désirs, les demandes des petits propriétaires pour regrouper les chantiers, et ainsi accéder à l'indispensable "productivité" dans les travaux en forêt: ce « gestionnaire forestier récoltant » établit le diagnostic, prescrit l'ordonnance, et réalise lui-même les travaux correspondants, voire même organise la vente des produits récoltés.
Sans multiplier les déplacements d'intervenants multiples, en réduisant ainsi au maximum le nombre des personnes physiques qui parcourent la parcelle, pour en réduire les coûts.
Comme peuvent le faire, en milieu rural, le médecin, le vétérinaire, le plombier... Pour le bâtiment, les chantiers ne font pas tous appel à un architecte !
Il faudrait, bien sûr, que ce prestataire (entrepreneur de paysage, entrepreneur forestier, ou technicien forestier comme la loi nouvelle le permet) ait la confiance collective: cela se gagne par une réputation : en Autriche, ce sont des personnes du pays qui sont recrutées de telles missions.
Chaque territoire doit intégrer la politique forestière à son projet d’aménagement global: celui-ci mérite d ‘être adapté aux conditions locales. Il devrait comparer, enrichir, associer les démarches pour construire un système plus efficace de mise en valeur de l’ensemble de son patrimoine forestier, même très éclaté.
Ce projet de territoire devrait rechercher et obtenir l’aide et le soutien des élus, des notables, des services forestiers et des utilisateurs des bois. Ceux-ci sauront choisir entre l’aide à de petits entrepreneurs de proximité et l’embauche de salariés d’organismes publics, en général sous CDD.

 

Yves Poss

 

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